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Archive for 18 août 2010

Argent et nouveaux teams

Intéressant article (en anglais) sur le blog du Pr Mark Jenkins –voir dans ma liste de liens Blogs- qui semble assez pessimiste sur l’arrivée de nouveaux teams en F1… Il pense que le peu de succès des nouveaux entrants 2010 n’incite pas, bien au contraire, de nouveaux sponsors à investir dans de nouvelles équipes. Beaucoup de gens pensaient que les candidats allaient se bousculer, mais les résultats ne semblent pas a la hauteur des espérances et donc des portefeuilles resteraient fermés…

Le propos me semble assez cohérent et porte en tout cas à se poser la question… Comme le dit son ami Richard West : «le meilleur moyen de faire une petite fortune en F1, c’est de commencer avec une très grosse »

… Food for thought, comme on dit ici…

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Voila c’est la fin du récit… 1971, un autre temps, d’autres pilotes, François nous raconte la course et sa joie tellement rafraîchissante pour finir…

J’ai pris un départ excellent; il m’a permis de passer second derrière Hulme et devant Stewart, à la sortie du premier virage. J’ai attaqué Hulme dans la ligne droite, en profitant de son sillage, et me suis mis à sa hauteur. Au freinage, j’ai laissé délibérément le passage libre à Jackie; il nous a doublé tous les deux à l’intérieur. Dans la nouvelle courbe au fond, je me suis placé un peu trop d l’extérieur ce qui a permis à  Hulme de me redoubler. Au premier passage, l’ordre  était Stewart-Hulme-Cevert-Regazzoni-Siffert-lckx. Nous avons ainsi roulé six tours sans que je parvienne à repasser la McLaren. Pour finir je l’ai piquée « au freinage », à nouveau au bout de la ligne droite, et Hulme ne m’a plus ennuyé. Les Tyrrell étaient aux deux premières places, et il parait que dans les stands, la bouche de Ken Tyrrell était fendue d’une oreille a l’autre. Je n’attaquais pas outre mesure, me contentant de prendre très progressivement du champ sur Hulme_. Mais tout à coup, à ma grande surprise je me suis aperçu  que malgré ce rythme très décontracté je revenais petit a petit  sur Stewart. J’ai pens6 «voila qui est nouveau !«  Une fois derrière lui, j’ai compris ce qui se passait clans les virages, le voyais ses roues avant braquées a fond vers l’intérieur, ct la voiture qui partait pourtant en dérive. Manifestement, la Tyrrell sous-virait beaucoup trop, et bien plus que la mienne, qui devait malheureusement, d’ailleurs. après une vingtaine de tours, donner elle aussi des signes équivalents. ce qui n’allait pas sans m’alarmer.

Pour finir, Jackie s’est rendu compte qu’il me ralentissait, et que nos adversaires se rapprochaient; aussi  très sportivement, m’a t-il fait signe de le doubler entre deux  virages du fond. Me voilà donc en tête et cette fois-ci, je suis bien decid6 à y rester.  Les ennuis de Jackie s’accentuant, sa cadence allait en diminuant, mais il se battait comme un diable pour conserver la deuxième place, ce qui allait me profiter, car cette bagarre retardait mes poursuivants. Au 16eme tour, mon avance sur Jackie était montée à 6″, et au tour suivant, je vois sur mon panneau de signalisation +6 Ickx- Voila qui n’était pas de bonne augure pour moi, car je me suis dit que si lckx avait doublé successivement Siffert, Regazzoni, Hulme et Stewart, c’est qu’il marchait vraiment fort et qu’il risquait bien de me rattraper. J’ai donc attaqué de plus belle, ce qui m’a permis de stabiliser l’écart pendant une dizaine de tours. Mais lorsque nous avons commencé a rattraper les derniers, Jacky lckx s’est montré beaucoup plus habile que moi à les doubler et son retard est descendu a 4″, puis 3″, puis 2″. Heureusement le profil vallonné du circuit m’empêchait de le voir dans mes rétroviseurs, ce qui m’a sans doute évité de m’énerver. Des que la piste se dégageait devant moi pour deux ou trois tours, .je repassais a + 3″. Pendant vingt tours environ, l’écart est resté stationnaire a + 2″, chacun de nous donnant son maximum. Pourtant, je faisais très attention à économiser mes pneus avant, pour éviter que ma voiture ne se mette à sous-virer comme celle de Stewart. Pour cela, je m’attachais à éviter à tout prix ce qui pouvait les échauffer excessivement : freinages tardifs par exemple.

A mon plus grand soulagement, alors que je commençais a faire des calculs pour savoir combien je pouvais perdre de dixièmes de seconde par tour, sans que la victoire m’échappe, voila que mon panneau m’indique : lckx + 4, puis + 6, puis + 8,+ 10, enfin, au 49eme tour : + 32 Siffert. Oh soulagement ! Pourtant, je n’étais pas encore sorti de l’auberge : immédiatement après que j’eus reçu cette bonne nouvelle, je suis arrivé à l’ endroit ou la boite de vitesses de mon adversaire s’était vidée, en plein virage. ll n’y avait pas un drapeau signalant l’huile. les commissaires étaient affairés a dégager la voiture de Hulme, qui avait percuté le rail. J’ai bien failli rester la aussi a peine mes roues ont-elles abordé la flaque d’huile, que la voiture a échappé A mon contr6le et j’ai eu la vision horrible du rail qui arrivait a toute vitesse a ma rencontre. Ce quatre octobre était pourtant mon jour de chance, car j’ai eu beau frictionner deux fois ce rail, ma trajectoire était suffisamment parallèle a lui, pour que le choc soit trop faible pour occasionner des dégâts.

Il me restait alors huit tours a couvrir, et j’ai largement levé le pied : trois secondes au tour moins vite que jusqu’alors. Fou de joie i l’idée que la victoire pourrait difficilement m’échapper je ne m’en répétais pas moins :  » Fais attention, c’est quand on ralentit qu’on se déconcentre et qu’on sort de la roule bêtement « . J’ai sans doute été assez éloquent pour me convaincre moi-même et c’est ainsi qu’après huit  tours, qui ont duré huit siècles. j’ai vu enfin le plus beau drapeau a damiers du monde frénétiquement agité par le plus gentil Directeur de course du monde, devant le plus merveilleux public du monde : j’avais remporté mon premier Grand Prix, le  Grand Prix of United States « .

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