Un petit bijou comme seule la BBC (hélas !) sait nous en proposer : « the killer years »
Dans les années soixante et au début des soixante dix les pilotes prennent peu a peu conscience que ce sont eux qui jouent leur vie au volant des monoplaces…. Avec Beltoise, Stewart, Surtees, Fittipaldi… en anglais mais avec aussi des interventions en français, et en belge 😉
A la mémoire de tous ces grands pilotes, mes héros -nos héros- qui vivent encore dans le cœur de tous les vrais fans. Pourquoi avons-nous toléré cela si longtemps ? On ne se rendait pas compte, c’était comme ça… Je sais c’est un peu facile.
Là tu nous gate…merci.
Merci appo, je n’ai fait que mettre a dispo un document, rien de bien difficile, juste le plaisir de trouver et de partager.
Merci Ago et vive la BBC (nous on a F.Lagorce…)
Merci, c’est excellent. J’adore les docus dans ce genre.
Sinon hier c’était l’anniversaire de Jack Brabham (85 ans) j’ai trouvé un super docu fait il y a 2 ans: http://vimeo.com/6165131
(ça a du mal a démarrer mais ça marche chez moi)
@ Emmanuel: c’est triste quand même 😦
Merci Ago, mais je l’avais déjà (via le metro). Superbe et totalement flippant !
Toutes ces morts en courses remémorées ici nous renvoie implacablement à celle
survenue un certain 1er mai de 1994…
A ce titre, cet extrait de mon journal comme un hommage.
UNE STELE POUR SENNA
Parcourant l’immense espace déserté du paddock de l’autodromo d’Estoril, circuit où se déroula par
un beau dimanche de septembre 1992 le Grand Prix de Formule 1 du Portugal dont je fus un spectateur
privilégié, j’ai éprouvé un sentiment que le footballeur foulant le gazon de ses anciens exploits doit
ressentir lorsque les clameurs se sont tu depuis bien longtemps et qu’il n’en reste qu’un échos assourdi au
fond de son cerveau.
A l’époque, entièrement pris en charge et conduit aux meilleurs endroits pour être de plein pied dans la
compétition en cours, j’avais vécu ces quelques jours comme dans un rêve tant il est vrai que la course
automobile fut de tous temps, pour moi, une passion contrariée mais ô combien tenace.
J’étais l’invité de Lionel Froissart, fine plume à l’humour aiguisé et reporter exclusif pour la formule 1 du
quotidien LIBERATION.
Ainsi durant trois jours, arborant les badges les plus favorables à la libre déambulation qui m’ annonçaient
comme photographe de presse quand, mes deux modestes Leica autour du cou, je faisais figure d’amateur
comparé aux forêts de téléobjectifs pointés comme des canons à l’affût dans les courbes, j’ avais pu
m’ approcher des bolides en action, séparé parfois de quelques centimètres seulement par un rail de sécurité
qui servait aux pilotes à fixer le » point de corde « .
La présence exceptionnelle, à l’invitation de Renault – Sport, du grand photographe Jean-Loup Sieff attisait
mon souci de bien faire et lorsque je découvris, quelques temps plus tard, certaines de ses images en noir et
blanc publiées dans Paris Match, je ne cru pas devoir rougir.
En ces temps, les essais du vendredi étaient également qualificatifs, aussi chaque tour bouclé devait permettre
d’atteindre la meilleure place sur la grille de départ et les Mansell, Patrese, Alesi, Schumacher et consort ne
s’économisaient pas ; pour ne rien dire de mon idole Ayrton Senna.
Je découvrais aussi l’envers du décor d’un Grand Prix, le parc fermé qui se déploie derrière les stands. Avec
ses allées étroites, entre les immenses motor-home, d’où partaient et s’enflaient les rumeurs, ses restaurants
gastronomiques, ses » carrés V.I.P » et ses terrasses privées sur les toits des autocars à trois étages, ce barnum
hiérarchisé et superficiel me renvoyait immédiatement au dérives Cannoises.
Un soir je me souviens avoir tenté, par l’écrit déjà, d’ordonner mes émotions de la journée, seul dans un petit
restaurant chinois de Cascais où je m’ étais fait conduire en taxi. Désormais devenu un pub irlandais, le O’Neill’s,
où s’enivrent des touristes à la peau blanche hâtivement rôties au soleil, ce lieu reste malgré tout cher à mon
coeur pour mettre confronter ce soir là, et pour la première fois, à la difficulté de l’ écriture liée au souci de rendre
justice à mes émotions.
Comme de dire combien cette capacité à inscrire au plus précis et à des vitesses folles une monoplace dans
une courbe en reproduisant, au déni du péril, le tracé parfait avec force, rage parfois, mais sans jamais faillir
soixante dix tours durant, relève pour moi du génie. Car conjuguer l’ extrême puissance des moteurs à la finesse
de pilotage, quand ces blocs propulseurs suffiraient à vous faire décoller, réclame de toute évidence, si ce n’est
du génie, disons un don très particulier !
De fait, il y eu en course un » décollage » resté fameux. Lorsque Berger décida soudainement de regagner les
paddocks et coupa la piste au nez et à la barbe de Patrese lancé à pleine allure dans la longue ligne droite, celui
ci ne put l’éviter et, escaladant le train arrière de la Mac Laren, se trouva brutalement éjecté dans les airs,
amorçant un looping, avant que de ne retomber miraculeusement sur son fond plat le long du muret des stands.
Sa Williams disjointe ne pouvant retenir, tout au long d’une stridente traînée de plusieurs centaines de mètres,
roues, bras de suspensions et éléments aérodynamiques divers. Patrese, pourtant, sortit seul, calme et indemne
de sa monoplace.
Cette capacité à tutoyer les limites du danger participait, entre mille autres faits, de l’émotion et de la fascination
ressenties lorsqu’ il m’était donné de croiser, dans les ascenseurs ou dans les bars d’hôtels, ces héros devenus
soudainement familiers. D’autant que Lionel n’était pas avare de présentations.
Mon souvenir le plus fort fut pourtant la rencontre avec Ayrton Senna et sa poignée de main chaleureuse et
amusée après que Lionel lui eût expliqué que pour moi il était le seul à prolonger mes vibrations de jeunesse.
A la vérité, depuis la figure trop tôt disparue de François Cevert, (1944-1973), qui avait ébloui mon imaginaire
d’adolescent et enraciné profondément en moi cette passion de la course, aucun pilote n’avait jamais plus su
mêler avec tant d’insolente évidence le charme, l’élégance, l’intelligence et le don. Donc, la puissance du mythe.
Ce week-end là, Ayrton était très agité, s’agrippant encore, d’après les confidences que Lionel recueillit, à
l’espoir de piloter une de ces williams, à la supériorité technique évidente, la saison suivante. Mais Prost, déjà
confirmé pour 1993, avait négocié et obtenu de ne plus jamais avoir pour coéquipier le génial Brésilien…
Ce fut pourtant au volant d’une Williams-Renault, au comportement de venu hiératique, que Senna trouva la mort
au sortir de la courbe de Tamburello, un funeste 1er mai 1994, sur le circuit d’ Imola à San Marin pour des raisons
curieusement jamais élucidés. Ce que je sais moi, à l’instar de bon nombres de passionnés, c’est que la
Formule 1 n’eût plus jamais la même magie que du temps de » magic » Senna.
Je repensais à tout cela, parcourant les travées de la grande tribune dans un silence de cathédrale seulement
rayé par le sifflement du vent et je me remémorais avoir lu quelques heures auparavant que Senna avait établi
le jour de la course le record de vitesse du circuit à savoir les 4.360 km couverts en une minute, treize secondes
et quarante et un centièmes au volant de sa Mac Laren Honda et que ce record tient toujours.
Oui, voilà ce à quoi je pensais en quittant l’Autodromo Fernando Pires Da Silva dont la décrépitude avérée ne
faisait que renforcer le sentiment pesant de la nostalgie qui trouva son point d’orgue lorsque, au seuil de l’entrée
du circuit, avant de reprendre la route de Cascais, j’ aperçu comme un pupitre en béton peint en blanc cassé.
Son pied était ceint d’une mince cordelette retenant une grosse fleur jaune dont la lourde tête se courbait
piteusement. Je descendis de la voiture, m’approcha et lu ces quelques mots gravés sur la modeste stèle :
Ayrton Senna 1960-1994.
Merci Pierre, un lien peut-être vers l’original de cet article ? Penser a Ayrton est toujours aussi douloureux surtout entre le 21 mars et le 1er mai.
Bonjour,
Pas de lien, non, il s’agit de mon journal qui ne s’est pas constitué en blog !
( tant d’exhibitionnisme sur la « toile » déjà ). Ceci n’excuse pas mes trop
nombreuses fautes d’orthographe. Quand à votre blog, on y est bien car il
semble que les passionnés qui s’y retrouve soient plus sereins et plus matures
que ceux que l’on récolte en » bords de piste « … Enfin j’avoue un petit faible
pour le cher Fernando et votre compte rendu scrupuleux de sa première course 2011 était remarquable. Il lui reste à réussir un départ maintenant !
Bonne journée
un petit nombre d’excités brouille le message de BdP… Rançon du succès je présume, personne n’a intérêt a « polluer » ici car je n’existe pas, Froissart lui a un nom et une plume !
PS Pour ceux qui ne connaissent pas, une photo du mémorial Senna a Estoril

Petit HS
Information, 4 avril 2011
Le BEA confirme qu’une conférence de presse se tiendra dans ses locaux à 15h. Les journalistes qui souhaitent y assistés devront présenter leur carte de presse à l’accueil.
vu que tu en parlais ce matin.
très beau doc Ago, merci
Trouvé sur l’excellent blog « mémoire des stands », une enquête sur le drame de Monza 61
http://memoiresdestands.hautetfort.com/archive/2010/11/01/monza-le-10-septembre-1961.html
http://memoiresdestands.hautetfort.com/archive/2010/11/02/monza-le-10-septembre-1961-suite.html
http://memoiresdestands.hautetfort.com/archive/2010/11/04/monza-le-10-septembre-1961-fin.html